Je ne saurais pas trop qualifier le genre de ma dernière lecture. Un roman? Certes non. Une bande dessinée? Non plus. Je dirais plutôt, un « quelque chose illustré ». Voilà. Mais pas un peu illustré. Très illustré.
« Les aventures d’un goubelin en pays de Broe » est un roman un peu hybride. On suit l’intégration d’Alice Osmond dans le monde des morts où il prend sa place en tant que goubelin (ou gobelin) pas très doué. A travers lui, on découvre toutes les créatures de cet univers souterrain foisonnant de traditions, de fêtes, d’occupations et d’artefacts étranges. Ça m’a un peu fait penser au « Dictionnaire des animaux fantastiques » de J.K Rowling. Tout est revisité dans un goût plus moderne. Inspirée par Tim Burton, Hélène Larbaight crée des affiches de fêtes pour lutins, nains, etc. Elle les fait écouter du rock, les habille avec des hauts-de-formes colorés. Il y a du Alice et Pays des Merveilles dans ses redingotes et ses costumes au style du Chapelier. C’est un bon coup de balai passé sur le folklore mythologique et les vieilles superstitions de nos arrières grand-mères, qui se recyclent dans un micro-monde délirant.
Gargouilles, fées, épouilleux
Publiée par une maison d’édition normande, elle revisite en fait tout le folklore de la région, lié à celui des celtes, des vikings, des scandinaves et des irlandais (je crois que les scots n’y sont pas non plus étrangers). Pour moi, c’est ici que c’est intéressant. Car quand on aime un peu le sujet, on s’aperçoit que tout se croise, que les créatures sont parfois les mêmes, se confondent le temps d’une époque puis s’opposent dans un autre temps. On découvre dans ce livre de nombreuses créatures insoupçonnées comme l’épouilleux, la seule espèce proche de l’araignée qui soit capable de montrer une forte dose de charisme (si si).
Bref, c’est bien un vrai capharnaüm de fée dans ces pages. Mais l’artiste s’est donnée du mal pour clarifier tout ça. Et c’est réussi. Dans les notes d’Ercibalt Abbot, un érudit, (ça sent l’anagramme sous un nom aussi tordu mais je n’arrive pas à le trouver), elle explique l’étymologie et l’évolution des mythes. Comment les loups-garous et les vampires étaient avant confondus dans une même espèce, les seconds étant la version décédée des premiers, comment les Milles-groues, Milloraines et autres dames blanches se mêlent au loup-garous… Oui, on y perd son latin, son scandinave et son patois. Mais l’auteur exprime son propos de façon suffisamment claire et amusante pour garder son auditoire éveillé et alerte pour dénicher dans le coin de sa couette, à toute heure de la nuit, des fées! Sûrement l’effet d’un quelconque sortilège… moi j’dis ça, j’y dis rien…
Sur ce, je m’en vais faire une partie de Pudebouc! (le Quidditch local).
29 octobre 2015 at 12:27
Bonjour, en cherchant la couverture du livre sur google pour la mettre sur mon billet, je tombe chez toi ! je prends donc ton lien car je trouve ta chronique bien écrite.
A bientôt
30 octobre 2015 at 9:00
Merci beaucoup ! Je m’en vais lire la tienne de ce pas 🙂
29 octobre 2015 at 6:14
[…] D’autres billets chez Zeb, […]