Archives de Catégorie: Livres

Le goût de l’immortalité de Catherine Dufour

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Derrière cette couverture un peu glauque se cache un chef-d’oeuvre ! (J’ai la folie des grands mots aujourd’hui)

Le goût de l’immortalité est un récit à la première personne relaté par une très vieille femme qui a accédé à l’immortalité. Nous sommes dans un futur effrayant où les riches vivent en haut de tours quand les pauvres s’entassent en bas, voire sous terre. Là, des maladies horrifiques règnent (des sortes de Ebola bien gores).

Devenue immortelle enfant, la narratrice relate une partie de sa trèèèès longue vie. Nous voyons donc évoluer ce monde sur plus d’un siècle, en filigrane dans le récit. Elle raconte la vie de Cmatic, un entomologiste mis au placard et missionné pour enquêter sur une sorte de sorcière. La deuxième partie s’intéresse à Chen, dont la narratrice transmet le témoignage. Ce qui entraîne le lecteur dans une incursion dans les bas-fonds de la société.

La narratrice nous prévient. La seconde moitié du livre sera sombre, très sombre. Elle est même sordide.

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Le Royaume de Tobin de Lynn Flewelling : Quand la fantasy aborde la transsexualité

Couverture du tome 5

Couverture du tome 5

Quand on m’a parlé de cette série en 6 tomes – pardon cette trilogie : les éditions françaises ont tendance à découper les volumes en deux pour faire des sous… – j’étais curieuse mais sceptique. La raison ? Le coup d’un garçon qui est en fait une fille et d’ailleurs ça se pressent car il aime les poupées… J’ai eu peur de tomber sur un truc hyper cliché sur le genre féminin et masculin.

Cliché ?

Eh bah non ! Le Royaume de Tobin est plus intelligent que ça. D’abord, on ne peut pas dire que Tobin aime pas les poupées parce qu’il est une fille sous un corps de garçon. Ce goût est surtout lié à sa mère, qui a sombré dans la folie, dont il regrette le manque d’amour et qui fabrique des poupées à longueur de journée. On évite donc le coup du « les filles aiment les poupées, c’est inné ». Du moins, c’est ainsi que je l’ai interprété.

Le début de l’histoire est un peu longuet. On suit l’enfance de Tobin. On nous parle aussi de magiciens qui sont intervenus dans son changement de sexe à la naissance…

Par ailleurs, son jumeau (un garçon) est mort et le hante sous la forme d’un démon.

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Point Zéro, d’Antoine Tracqui

Thriller historico-technico-scientifico

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Je ne suis pas branchée thriller mais celui-ci m’a tenue en haleine jusqu’au bout.

Point Zéro est un peu hybride car il mêle thriller historique et science fiction. On est en 2018, dans un futur proche, et on suit une équipe de choc, partie pour récupérer un artefact surpuissant. Trop gros ? Oui, et pourtant Antoine Tracqui réussit à faire sonner tout cela plausible. Pour ce faire, il emploie les grands moyens : mystères historiques inexpliqués et travaux perdus et incompréhensibles d’un physicien perché (pardon, d’un génie).

De fait, il prend pour appui des faits réels, la disparition d’un physicien émérite mais discret, en 1938, une expédition de cartographie étrange, menée en Antarctique : High jump.

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La guerre civile espagnole en 2 ouvrages (qui se répondent)

S’il fallait un thème pour définir mes lectures du mois de mars, ce serait la guerre civile espagnole.

J’ai enchaîné deux ouvrages : la BD Les temps mauvais de Carlos Gimenez, et l’Espoir d’André Malraux. Deux oeuvres qui ne montrent pas la même chose et qui se complètent à mon sens.

Prenons les choses dans l’ordre de parution, (c’est à dire l’inverse de mon ordre de lecture ^^)

malraux-andre Lire la suite


Ancillary Justice, d’Ann Leckie

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Ancillary Justice d’Ann Leckie a gagné le prix Hugo cette année. On me l’a prêté, (en anglais, car il n’est pas encore sorti en français) et je dois dire que vu l’enthousiasme du passionné qui me l’a mis dans les mains, j’ai peu hésité et attaqué bien vite ma lecture.

Bien m’en a pris. Ancillary Justice, roman de science-fiction, nous embarque dans la quête d’une intelligence artificielle, qui fut un vaisseau spatial, et veut semble-t-il se venger. Les chapitres alternent entre le temps présent et le passé. Nous sommes dans une société impérialiste et guerrière, dont le but dans la vie est d’asservir les peuples, leur faire comprendre c’est qui le chef, et s’appuyer sur l’aristocratie locale (parfois en la reconstituant autrement) pour garder l’ascendant.

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Bonnes livresques résolutions 2015

Ma Pal ne désemplit pas quoique j’ai cru lui avoir porté un coup décisif à l’automne dernier. Il y a de vieux loups de mer qui persistent à louvoyer dans mes étagères depuis des années. Je compte comme chaque année, en dézinguer une bonne partie.

Au premier rang desquels Le Premier Homme de Camus, Richard Coeur de Lion de Walter Scott, Macbeth de Shakespeare.

Je vous livre quelques souhaits pèle-mêle, de livre que je n’ai pas achetés mais que je compte bien lire. La liste n’est hélas pas exhaustive u__u

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Tancrède, d’Ugo Bellagamba

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Tancrède, d’Ugo Bellagamba me fait de l’oeil depuis un certain temps. Intéressée par l’histoire, je suis naturellement attirée par les uchronies ( genre de la science-fiction qui explore les mutations qu’aurait pu engendrer un changement dans les événements historiques).

Celle-ci se déroule durant les Croisades. Tancrède, un croisé qui a réellement existé, se lance avec son oncle et ses co-religionaires dans une expédition périlleuse, afin de récupérer Jérusalem. Surtout que les musulmans enquiquinent Constantinople et que le basileus (empereur byzantin) Alexis Comnène, se montre inquiet. Galvanisés par l’appel du Pape, Urbain II, les Chevaliers se plongent dans un bain de sang.

Un auteur bien renseigné

On rencontre des personnages réels comme Baudoin, futur roi de Jérusalem, Godefroi de Bouillon, Bohémond de Tarente, Raymond de Saint-Gilles, Gaston de Béarn, Pierre l’Ermite, qui a lancé une croisade populaire meurtrière, qui a vu de nombreuses exactions durant le trajet en Europe.

Au fur et à mesure du récit, les péripéties s’éloignent du cours réel de l’Histoire. Il ne faut donc pas y chercher une exactitude historique, même si l’auteur, très renseigné, colle de près à la société de l’époque. Le monsieur enseigne l’histoire du droit à l’université de Nice. De fait, à la fin du livre, il présente une bibliographie conséquente. Comme si le roman était un travail universitaire. Il n’en est rien, c’est plutôt un récit d’aventures, avec des espions, des assassins, des étrangetés qui confinent à la magie… Mais j’ai apprécié d’autant mieux ma lecture en sachant qu’elle était guidée par un écrivain qui maîtrise son sujet.

Du côté des Musulmans

Ugo Bellagamba nous entraîne sur les pas d’un fou de Dieu, en 1096. Tancrède verse le sang, mais il croit son coeur pur, sa cause juste, et est persuadé d’envoyer toutes ces âmes, issues de corps réduits en charpie, à son Seigneur. Bref, il est complètement illuminé. Mais les événements de la Croisade le font changer. Il prend conscience des horreurs commises et retourne sa veste. C’est là que le roman devient réellement intéressant. L’auteur nous fait découvrir alors l’autre côté des Croisades, le monde musulman, loin d’être uni. Il est divisé entre les Turcs Seldjoukides, les Fatimides, les Abbassides, les califes qui se disputent des villes, les sunnites, ismaéliens et chiites qui se déchirent. On découvre comment ces groupes également, essayent de tirer les Croisades à leur avantage en laissant leurs rivaux se faire renverser.

Ugo Bellagamba en profite pour nous faire découvrir le Vieux sur la Montagne de la Secte des assassins. Cette organisation a réellement existé. Ce n’est pas la première fois que je la rencontre dans une oeuvre de fiction, puisqu’elle a un rôle dans le tome 3 de la trilogie de Bartiméus de Jonathan Stroud, un roman jeunesse que j’adore. ( Dans ce livre, les Assassins ont l’air de fous furieux avec des superstitions bizarres).

 

Pour aller plus loin

Il y a deux ans, une amie m’avait prêté Les Croisades, de Jean Richard. L’historien présente un pavé très intéressant qui explique clairement et nous raconte l’histoire presque comme un roman ! J’avais lu jusqu’à la Seconde Croisade.

Un extrait de l’article Wikipédia consacré à Gaston de Béarn montre bien aux lecteurs de Tancrède comment Ugo Bellagamba s’est servi des faits historiques, même lorsque les événements du roman ont bouleversé le cours de l’histoire.

C’est pendant le siège de Jérusalem que Gaston se révéla un personnage central des chroniques de la croisade. Il fut chargé de la construction des machines essentielles au siège, les châteaux roulants. Il profita de la présence à Haïfa de la flotte génoise qui après avoir apporté des renforts se trouvait bloquée par la flotte fatimide. Gaston obtint des chefs de la flotte qu’ils lui cèdent leurs charpentiers et le bois de leurs navires pour la construction des machines de guerre.

Gaston assumait avec Tancrède le commandement des troupes gasconnes, face à la porte de Goliath, à l’ouest de Jérusalem. Dans la matinée du 15 juillet, les hommes de Godefroy de Bouillon parvinrent à approcher le château et à y ouvrir une brèche. Tancrède et Gaston (Il fut, dit-on, le premier croisé à pénétrer dans la Cité Sainte) se lancèrent immédiatement à l’attaque, dépassèrent les tours de David et Goliath et se dirigèrent vers l’esplanade du Temple pendant que l’armée croisée se livrait au pillage et au massacre généralisé. Au Temple, ils laissèrent leurs étendards à un groupe de civils réfugié en haut d’une mosquée. Le jour suivant, un groupe de croisés exaltés se dirigeant vers le Temple, assassina ces civils, provoquant la colère de Tancrède et Gaston.

 

Une petite chanson pour finir. Crusade de Voltaire :

http://www.youtube.com/watch?v=tKQYZUU63QM


Blonde de Joyce Carol Oates

 

Depuis que j’ai vu Foxfire, confessions d’un gang de filles, le film de Laurent Cantet, adapté d’un livre de Joyce Carol Oates, je veux lire un roman de l’auteur. Surtout qu’une amie m’avait informée qu’elle a beaucoup écrit sur la condition des femmes aux Etats-Unis et aborde des thèmes féministes.

 

Alors je suis allée dans ma librairie, il n’y avait pas Confessions d’un gang de filles. J’ai donc acheté un autre ouvrage, au poids. J’ai pris le plus gros : Blonde.

blonde

Voici la quatrième de couverture :

Alors, en début de soirée, ce 3 août 1962, vint la Mort, index sur la sonnette du 12305 Fifth Helena Drive. La Mort qui essuyait la sueur de son front avec sa casquette de base-ball. La Mort qui mastiquait vite, impatiente, un chewing-gum. Pas un bruit à l’intérieur. La Mort ne peut pas le laisser sur le pas de la porte, ce foutu paquet, il lui faut une signature. Elle n’entend que les vibrations ronronnantes de l’air conditionné. Ou bien… est-ce qu’elle entend une radio là ? La maison est de type espagnol, c’est une « hacienda » de plain-pied ; murs en fausses briques, toiture en tuiles orange luisantes, fenêtres aux stores tirés. On la croirait presque recouverte d’une poussière grise. Compacte et miniature comme une maison de poupée, rien de grandiose pour Brentwood. La Mort sonna à deux reprises, appuya fort la seconde. Cette fois, on ouvrit la porte.

De la main de la Mort, j’acceptais ce cadeau. Je savais ce que c’était, je crois. Et de la part de qui c’était. En voyant le nom et l’adresse, j’ai ri et j’ai signé sans hésiter.

J’avoue que Marilyn Monroe n’a jamais été une des figures féminines qui m’intéressait. Je suis plutôt attirée par Simone de Beauvoir, ce genre de filles. Joyce Carol Oates a du talent. Sous sa plume, Marilyn m’a fascinée.

Ou devrais-je dire Norma Jeane, puisque c’est son vrai nom. Elle nous montre à quel point Marilyn est un personnage de Norma, un rôle qu’elle joue, au milieu de tous les autres. Un rôle d’idiote qu’elle méprise souvent. Marilyn l’extravertie, aux paroles piquantes, tendancieuses. Contre Norma, orpheline, perfectionniste, qui bafouille de timidité.

On voit à quelle point la jeune femme a été façonnée par l’industrie Hollywood qui lui impose une tenue, un comportement. En parallèle, le roman évoque la chasse aux communistes, les listes noires, la délation qui gangrène même le monde des artistes.

 

Je ne sais pas dans quelle mesure le portrait qu’elle dresse est exact. L’auteur a lu beaucoup de biographies de Marilyn, mais il s’agit toutefois d’une fiction. On rentre dans l’intimité imaginée de l’actrice, et c’est vraiment convaincant.

J’ai été surprise d’apprendre que Marilyn gagnait peu d’argent par rapport à d’autres actrices. Elle avait vendu son image trop tôt. Son contrat, signé avant qu’elle devienne une telle idole, n’était pas à son avantage. Son perfectionnisme m’a étonnée. Elle voulait toujours recommencer les scènes. Elle voulait être une vraie actrice : faire du théâtre.

Bref, c’est un roman bluffant, écrit avec une plume superbe et dynamique. J’ai aimé les petites allégories distillées de ci, de là, avec une forte portée féministe. Exemple : Si une jeune fille ne trouve pas son prince charmant, elle appartient à tous les hommes. Elle est en danger. Si elle le trouve, elle est dans un enclos…

On retrouve sans arrêt les rêves de petite fille de Norma Jeane : le prince ténébreux et la belle princesse.

Une belle critique des Livres de Georges

Une interview de l’auteur à lire ici

Durant la période où je le lisais j’ai beaucoup écouté Lost in Hollywood de System of a down

 

Et en bonus la bande annonce de Foxfire, Confessions d’une bande de filles

 


Bois II, d’Elisabeth Filhol

Je vais faire court pour ce magnifique roman qui se lit d’une traite. J’avais découvert l’auteur dans une interview, dans le journal Politis. Les promesses de l’article ont été tenues. Cet ouvrage est un régal.

Elisabeth Filhol nous parle de la désinstriualisation. Elle nous invite à suivre la fermeture d’une usine, en quelques jours intenses où la parole des salariés est à l’honneur.  Catastrophe sociale, désastre pour un territoire, quand de générations en générations, les familles ont travaillé dans cette société. Alors les délégués syndicaux se rassemblent. Ils décident de prendre le patron en otage.

indexLa couverture est sobre, alors je mets une photo de l’auteur 🙂

Résumé :

Nous, son comité d?accueil, ouvriers, administratifs, agents de maîtrise, avant d?être des voix dans la nuit qui n?auront de cesse de se relayer pour se faire entendre, comme une seule et même voix infatigable et qui ne dort jamais, quand lui tombera de sommeil, avant d?être cette voix une et indivisible, nos corps font bloc. Et c’est un beau matin calme de juillet sous le soleil. On l’attend.

Le privilège de la fiction est de pouvoir forcer les grilles, se fondre dans le collectif, entrer dans le huis clos de la séquestration. Ils sont quatre-vingt sept, un matin de juillet 2007, rassemblés au milieu de la cour de la Stecma, des hommes et des femmes qui pour la plupart n’ont jamais vécu d’occupation d’usine. Dans quelques minutes, Guillaume Mangin, à la tête de l’entreprise depuis dix-huit mois, franchira le portail au volant de son 4×4 Mercedes noir, déterminé à liquider le site avant la fin de l’été.

 

Elisabeth Filhol nous plonge non seulement dans la vie de l’usine, mais surtout dans celle d’un territoire, façonné par ses industries. Le roman s’ouvre sur un portait géologique de notre monde, des couches et des couches de sédiments qui ont formé du minerais et des matières premières que les hommes ont ensuite exploitées. Retour sur des millénaires de construction terrestre, d’aménagement humain modelé par les ressources de la terre. ça paraît rébarbatif ? Que nenni. L’écriture est belle, fluide, imagée, on est entraîné dans le flux des mots et de l’histoire des hommes. C’est organique. L’auteur explique le contexte en puisant dans la terre.

Et puis, on découvre les hommes et les femmes de l’usine. C’est une salariée qui raconte, une déléguée syndicale. Loin des clichés, on évite le vernis revendicateur qui, souvent présenté superficiellement, masque la profondeur du sujet. J’ai aimé l’amour des territoires et des gens qui le peuplent, qui transparaît dans le texte. La fermeture d’une usine, c’est une tragédie pour les salariés mais aussi pour la région dans laquelle elle s’intègre. Pour avoir assisté, de loin, à des mois d’agonie d’une usine de 300 salariés,  j’ai trouvé le texte juste.

Ce qui m’a frappée aussi, ce sont les descriptions précises du paysage, qui dénotent non pas d’une contemplation bucolique, mais de l’impact des activités humaines, et font entrevoir des générations de personnes arpentant ces lieux, leur donnant vie et les façonnant au fil des siècles.

Quant à la prise d’otage, je trouve que c’est un pari risqué pour un auteur de décrire un tel événement. Il faudrait l’avoir vécu et il se situe entre quatre murs, un huis clos inaccessible. Elisabeth Filhol dépeint sans caricatures (à mon sens) ce à quoi peut ressembler une telle prise d’otage.

Mangin, à la tête de l’usine, séquestré, est impressionnant de sang-froid et de langue de bois. Il est haïssable, en quelque sorte, mais l’auteur ne lui jette pas vraiment la pierre. Lui aussi est victime de l’entreprise, du fonctionnement économique qui veut profit profit profit, et s’adapte en fonction de ce qui rapporte. Pas un regard en arrière sur ceux qui ont développé, avec une autre conception de l’industrialisation, une activité qui faisait vivre un territoire.

Bref, ce livre est une beauté. Gros coup de coeur.


La Route de la conquête de Lionel Davoust

Entrons dans le monde d’Evanégyre. Un empire conquérant se lance dans une guerre ambitieuse. Avec une idée en tête un peu louche. Si on annexe tout le monde, la guerre n’existera plus. Bah oui, si le monde appartient au même pays, s’il y en a plus qu’une civilisation, alors ces dernières arrêteront de se déchirer. Logique… (C’est comme ça que je l’ai compris, mais c’est dit de façon plus subtile dans le bouquin)

Résumé :

On la surnomme la Faucheuse. Débarquée trente ans plus tôt dans le sud, la généralissime Stannir Korvosa assimile méthodiquement nations et tribus au sein de l’Empire d’Asreth, par la force si nécessaire. Rien ne semble résister à l’avancée de cette stratège froide et détachée, épaulée par des machines de guerre magiques.
Parvenue à l’ultime étape de sa route, elle est confrontée à un nouveau continent – un océan de verdure où vivent des nomades qui ne comprennent pas les notions de frontières ou de souveraineté. Elle doit pourtant affirmer l’autorité impériale car, dans le sous-sol de la steppe, se trouvent des ressources indispensables pour Asreth. Mais après une vie de conquête, Korvosa pourrait bien rencontrer la plus grande magie qui soit… et affronter un adversaire inédit : le pacifisme.

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