Gros coup de coeur pour ce documentaire sur Sebastiao Salgado.
J’ai découvert ce photographe incroyable à Noël dernier, en trouvant sous le sapin son livre : Genesis. Une ode à la beauté de la nature et aux gens vivants dans des tribus dont je n’imaginais pas l’existence. Des cultures ancestrales qui perdurent, comme coupées de notre monde industrialisé.
Des photos en noir et blanc à vous couper le souffle, fascinantes.
Alors quand j’ai vu qu’un film sortait sur ce personnage, j’ai voulu aller le voir. Enfin, j’ai hésité. Car j’avais peur d’un documentaire diaporama, un peu longuet.
Erreur ! Je ne me suis pas ennuyée une seconde. Win Wenders et Juliano Ribeiro Salgado (le fils du photographe) ont filmé Sebastiao en train de travailler, récoltant ses réactions, sa parole sur son vécu.
Car du pays, l’homme en a vu. Il a parcouru les cinq continents (après des études en économie qu’il a lâché car cela ne l’intéressait pas) et témoigné du pire comme du meilleur.
Sebastiao a rendu compte des famines en Éthiopie, au Sahel, de la guerre… Il s’est rendu au Rwanda lors du génocide, recueillant des images terribles qui ont su émouvoir le monde. Sur les famines, entre autres, il nous dit que ce n’est pas lié aux catastrophes naturelles, mais bien au partage des richesses. Un message qu’il s’est attaché à faire passer, et qu’il me semble bon de rappeler.
Il a capturé des clichés bluffants dans les mines d’Amérique latine. Il prenait le temps d’observer, de discuter, de voir venir. Un travail de longue haleine qui l’a éloigné géographiquement de sa famille, mais qui a produit des photographies fabuleuses.
Et le film rend bien compte de ses états d’âmes, de l’horreur de ce qu’il a vu. De l’insupportable. Si bien que Sebastiao Salgado a opéré un revirement à un moment donné de sa carrière, quittant la photographie de guerres et de famines, pour se consacrer à une apologie de la nature, la photo de paysage : une nouvelle oeuvre, Génésis, et appelant à la préservation de l’environnement.
Franchement, allez voir cette merveille. C’est la première fois que je pleure devant un documentaire !
Autres articles :
http://www.telerama.fr/cinema/films/le-sel-de-la-terre,491850.php
Slate descend un peu le film montrant une lacune dans la réflexion. L’article est très intéressant : http://www.slate.fr/story/93387/salgado-wim-wenders